Je passe le pas de la porte. La pièce est immense. Au fond un magnifique
bureau en merisier. Sur le côté près de la porte un petit salon en
velours noir avec une table basse en verre. Sur la bibliothèque je
repère quelques ouvrages de Charles Zorbibe, un expert en relations
internationales. La Capitaine s’installe dans l’un de ces fauteuils
confortables après avoir fait signe de me rapprocher du bureau où
Monsieur Redmarks finissait de ranger ses affaires. Une bouteille d’eau à
moitié vide montrait l’effort physique qu’avait engendré la mission.
-
Sergent je vous ai demandé de venir ici à cause de votre travail de ce
soir. Certes nous avons été félicités, mais nous aurions dû être plus
rapides et efficaces. Or, en discutant avec La Capitaine Makaïne, il
s’avèrerait que vous ayez laissé volontairement certaines fautes. Je
sais que de voir un Directeur dans le rôle du « chameau coureur » a
suscité chez vous une plaisir intense. Aussi, j’ai demandé au Capitaine
s’il m’était possible de vous sanctionner pour cela et comment. Nous
avons donc choisi ensemble la sanction suivante. Vous allez être fessée
pour avoir osé profiter de la situation et pour m’avoir fait autant
courir. Le Capitaine assistera à la punition. ...
Un frisson parcourt
l’intégralité de ma colonne vertébrale. Mes jambes semblent se dérober
sous mon corps et mon esprit s’assombrit à l’annonce de la punition. Je
n’avais jamais entendu parlé de ce type de punition dans l’armée.
J’avais l’impression d’entrée dans un de ces pensionnats anglais que
j’avais maintes fois vu à la télé. Sachant qu’un militaire ce doit
toujours d’obéir, j’ai un peu de mal quand même à accepter la décision.
Et je tente malgré tout une négociation.
- Monsieur, je ne crois pas
que notre règlement de discipline général, le « TTA 150 » autorise ce
genre de punition. Et moi je refuse d’être fessée.
La Capitaine prend la parole.
-
Nous pouvons si vous le préférez le faire inscrire dans votre dossier,
ce qui aura un effet immédiat sur le non- renouvellement de votre
contrat. Vous préférez cette solution, sergent ?
- Non Capitaine.
- Alors obéissez !
- Oui Capitaine.
Je
lève la tête vers Monsieur Redmarks. Il est si grand et son regard est
si sévère et sérieux, que cela me met encore plus mal à l’aise. Je porte
mon uniforme de travail de l’Armée de terre. Une jupe portefeuille
droite couleur taupe. Ma chemise manche longue couleur olive ainsi que
ma cravate noire. Et mon pull vert émeraude sur lequel j’ai posé mes
galons de Sergent et ma barrette avec mon nom. Mes escarpins de cuir me
grandissent un peu, mais je reste bien petite face à cet homme
gigantesque. Mon chignon a du mal à tenir du fait de la journée passée,
et quelques mèches de cheveux bouclés s’échappent dans une indiscipline
totale.
Il me penche sous son bras et tout en me tenant fermement et
commence à me claquer sur la jupe. Je ne dis rien et apprécie
l’intelligence du couturier qui a créé notre uniforme. La jupe
portefeuille a pour effet de bien atténuer les claques. Seule la honte
de la situation me dérange un peu. Mais ce n’est pas bien grave. Au bout
de cinq minutes, il s’arrête. Je m’apprête à prendre la poudre
d’escampette, trop contente que la situation en restait là.
- Ferez-vous plus attention à l’avenir, sergent ? me demande-t-il.
- Oui oui, comptez sur moi, lui répondis-je avec une insolence caractéristique de mes 24 ans.
-
Cela ne vous suffit donc pas ? Et bien soit, je ne voulais pas en
arriver à cela, mais l’insolence est inacceptable de la part d’un
militaire. Nous sommes bien d’accord Capitaine ?
- Tout a fait Monsieur. Ce jeune sous-officier à oublier les leçons de son école, apparemment.
- M’autorisez-vous à la punir plus sévèrement ?
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